Introduction
La couleur bleu-noir que l’on associe aux baies de Myrtille est directement liée à la présence de flavonoïdes et plus particulièrement des anthocyanes qui sont ses principaux actifs (environ 0,5% du poids sec). Des acides organiques sont également renfermés à la hauteur de 1% approximativement (avec notamment l’acide citrique), des hétérosides de flavonols, quelques acides hydroxycinnamiques et des tanins catéchiques. Les extraits secs de myrtille se retrouvent régulièrement dans les compléments alimentaires notamment pour les activités antioxydantes, antibactériennes ou bien pour l’action sur la microcirculation. Pour davantage d’activité, les extraits secs sont particulièrement concentrés en anthocyanes c’est-à-dire qu’ils ont subit un process de purification et il est courant de retrouver des extraits titrés à 25%. Par rapport à la concentration naturelle de 0.5% de poids sec, 25% d’anthocyanes représente un rendement important. C’est pourquoi les extraits de myrtille présentent souvent des ratios d’extraction proche de 100/1 signifiant que la quantité d’anthocyanes contenue dans 1g de cet extrait sec équivaudrait à la quantité d’anthocyanes contenue dans 100g de fruits secs. Il est facile d’imaginer que le prix des extraits secs 100/1 de baies de myrtilles est important ce qui en fait une matière à risque pouvant présenter des falsifications. Ces dernières sont fréquentes et il faut savoir les anticiper lorsqu’on réalise un contrôle d’authenticité. Comme les actifs principaux sont les anthocyanes, des falsifications peuvent être réalisées en utilisant des autres sources de ces substances et certaines de ces fraudes peuvent être complexes à identifier.
Etude
Falsifications par des espèces très différentes
Les fraudes les plus simples à détecter sont des cas où les anthocyanes proviennent d’espèces très différentes de l’espèce cible. Le profil d’anthocyanes étant généralement significativement différent, l’étude de ces derniers permet aisément la détection d’un grand nombre de fraudes. Mais pour y parvenir, il est nécessaire d’analyser les échantillons après séparation des composés (chromatographie). Ainsi un dosage par spectrophotomètre UV seul ne permettra pas de séparer les composés. Par contre, une méthode par CCM/HPTLC ou par HPLC-UV permettra cette séparation et sera capable de mettre en évidence ces fraudes.
Pour ces cas, le profil en anthocyanes du falsifiant (ici le sureau) est tellement différent que la fraude peut rapidement être mise en évidence. Evidemment, d’autres sources contenant des anthocyanes peuvent également être utilisées mais tant que le profil en anthocyanes est différent, la détection est aisée.
Falsifications des espèces proches
Si on a vu que certaines falsifications sont relativement simples à détecter (à condition de tout de même séparer les composés), ce n’est pas pareil pour toutes les fraudes. Des baies d’espèces proches, d’ailleurs toutes appelées « Blueberry » sont parfois utilisées pour des questions économiques. Parmi les espèces, nous pouvons citer V. corymbosum, V. uliginosum ou encore V. angustifolium et dans ces cas, il est bien plus difficile d’appréhender les fraudes.
En effet, nous pouvons voir dans ce seul exemple que les profils de deux espèces proches (ici V. myrtillus et V. corymbosum) présentent les mêmes anthocyanes mais dans des proportions différentes. La seule présence des anthocyanes attendus n’est pas suffisant pour garantir la bonne authentification d’un extrait sec de Myrtille. Une analyse fine de la composition en anthocyanes, comme l’analyse UHPLC-UV à droite, est ainsi nécessaire. Elle seule permet d’éviter tous types de falsification. Avec une autre analyse moins exhaustive, tous les risques de fraudes ne peuvent, en revanche, pas être écartés.
CONCLUSION
Réaliser un contrôle non adapté (ici avec une simple vérification de la présence d’anthocyanes) peut se révéler être bien trop succinct sachant que les fraudes sont souvent fines et difficilement détectables.
Comment s’assurer de la qualité de vos échantillons de Myrtille ?
En prouvant la présence de Myrtille, l’absence d’autres sources d’anthocyanes, qu’elles proviennent d’espèces végétales éloignées ou proches.
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