Introduction

Originaire d’ Amérique du Nord, les fruits de la canneberge, aussi appelés « cranberries », ont été utilisés depuis des siècles pour traiter ou prévenir divers maux tels que le scorbut ou soigner les plaies.

L’usage traditionnel de ces fruits leur confère aussi des propriétés bactériostatiques qui les rendent très populaires pour leur action préventive contre les infections urinaires et de nombreuses études scientifiques ont associé cette action aux proanthocyanidines (PACS) qu’ils contiennent.

Le nombre de produits à base de cranberries ayant sensiblement augmenté et afin d’en garantir le bon usage, les autorités ont publiées les avis n° 2003-SA-0056 et n° 2003-SA-0352 qui soulignent que seuls les produits fournissant 36 mg de PACS par jour pouvaient  revendiquer l’allégation « contribue à diminuer la fixation de certaines bactérie Escherichia coli sur les parois des voies urinaires ». De plus, l’essentiel de la production de canneberge est réalisée au Canada et aux Etats Unis, et s’effectue selon des critères climatologiques et environnementaux précis. Ces facteurs nécessitent l’utilisation de différentes variétés de Vaccinium macrocarpon L., plus ou moins résistantes, dont les compositions phytochimiques varient. C’est pourquoi, il est essentiel pour les acteurs du secteur de pouvoir doser de façon fiable et reproductible ces PACS.

Etat de l´art et enjeux

Les fruits de la canneberge sont riches en acides, en flavonoïdes, et en PACS. Les PACS, aussi appelés tanins condensés, sont des oligomères de flavan-3-ol liés soit de façon simple : PACS de type B , soit de façon double : PACS de type A. Ces derniers empêcheraient la fixation de bactéries uropathogènes de type Escherichia coli sur les parois urothéliales en inhibant la synthèse des adhésines P-fimbriae et en déformant le corps cellulaire de la bactérie.

Bien qu’il existe de nombreuses méthodes pour doser les PACS, celle qui a su démontrer une répétabilité interlaboratoire satisfaisante est la méthode colorimétrique BL-DMAC. Même si la méthode BL-DMAC constitue une bonne première approche du dosage des PACS, elle ne saurait mettre en évidence des cas d’adultération. Il est, de ce fait,  important de compléter le dosage des PACS par des techniques complémentaires, telle que l’HPTLC ou l’HPLC,  afin de s’assurer de la non adultération des matières premières de Vaccinium macrocarpon L. .

Identification : raccourcis à éviter

Pour la caractérisation de l’espèce, se focaliser sur une seule famille de composés n’est pas suffisant. Cela laisse le champ libre à tous types de fraudes qui n’auront qu’à se soucier de trouver une autre source naturelle présentant les composés d’intérêt afin de tromper les acteurs. En se focalisant uniquement sur les PACs, l’extrait A sera considéré conforme alors qu’en réalité, il ne s’agit pas de la même espèce.

En vérifiant la présence d’un nombre de marqueurs plus important, de nombreuses adultérations peuvent être évitées.

Conclusion

Réaliser un contrôle non adapté peut se révéler être bien plus pénalisant que de ne pas faire de contrôle.

Comment s’assurer de la qualité de vos échantillons de Cranberry ?

Prouver l’absence d’adultération par une identification adaptée et la qualité par un dosage des proanthocyanidines (PACs) par la méthode BL-DMAC.