Le desmodium est un standard botanique que BotaniCERT posséde dans son echantilloteque.

Introduction

Plante de la famille des Fabaceae, originaire de la zone équatoriale humide Africaine où elle se développe en grimpant sur les troncs d’arbres, cette espèce est utilisée depuis longtemps dans la médecine traditionnelle principalement pour favoriser le bon fonctionnement et le drainage du foie. Ce sont les parties aériennes dont les feuilles qui sont utilisées pour protéger les cellules hépatiques de tous les dommages induits par les substances hépatotoxiques que l’on peut rencontrer dont notamment certains médicaments. De par son utilisation soutenue, des pénuries ont souvent lieu mettant ensuite en évidence des quantités vendues plus importantes que les quantités produites. Pour pallier à la forte demande, certains acteurs vendent ainsi d’autres espèces (souvent du genre Desmodium sp.) à la place de l’espèce Desmodium adscendens (Swartz) DC. cible. Les compositions avec les éventuels adultérants peuvent donc être relativement proches. De plus, peu de données sont disponibles sur la littérature rendant les contrôles d’autant plus complexes.

Profil chromatographique de guarana afin de verifier les fraudes d´adulteration d´extraits de plantes

Etude

Problematique

Les connaissances sur la composition phytochimique de l’espèce Desmodium adscendens (Swartz) DC. sont relativement limitées. Quelques métabolites secondaires ont été décrits comme des flavones (2″-O-pentosyl-C-hexosyl-apigenin derivative, vitexine et isovitexine), des saponines (soyasaponine I), de l’acide salicylique et des alcaloïdes (type indoliques et dérivés phenylethylamine). Ils semblerait que la composition chimique varie significativement en fonction des origines géographiques (Ghana, Nigéria, Sierra Leone, Togo, Madagascar) rendant l’authentification encore plus complexe. Etant donné le niveau de complexité de cette authentification, une analyse adaptée est donc nécessaire afin d’obtenir le plus d’informations possible. En effet, une analyse CCM ou HPTLC par exemple ne va se focaliser que sur une famille de composés (sur les flavones, ou sur les alcaloïdes ou encore sur les saponines) et passera donc à côté d’une grande partie de la composition.

Analyse des échantillons clients

Dans le cadre d’une campagne d’analyses annuelles, 43 extraits secs commerciaux ont été analysés. Sur ces échantillons, 28 sont ressortis non conformes. Sur ces 28 échantillons non conformes, 12 échantillons étaient trop faiblement concentrés en métabolites secondaires pour vérifier l’espèce végétale et 16 ont été confirmés comme ayant été obtenus à partir d’une autre espèce (soit 37% des tous les échantillons).

Parmi les différents cas, on peut retrouver des compositions significativement différentes mais présentant de nombreuses corrélations en termes de familles chimiques. C’est le cas de l’échantillon A par exemple qui ne correspond pas à la composition attendue pour des feuilles de D. adscendens (Swartz) DC. Mais qui semble tout de même appartenir au genre Desmodium sp. Nous retrouvons également des profils significativement différents (échantillon B) avec cette fois, quasiment aucune corrélation mettant en évidence des différences bien plus marquées nous orientant vers des espèces très différentes mais non issues du genre Desmodium sp.

Enfin, parmi les 43 échantillons analysés, 15 d’entre eux (35%) présentaient des profils tout à fait attendus pour des feuilles de D. adscendens (Swartz) DC (voir échantillon C).

Conclusion

Réaliser un contrôle non adapté (lorsque la plante présente peu de données sur la littérature par exemple) peut se révéler être bien plus pénalisant que de ne pas faire de contrôle sachant que les fraudes sont souvent fines et difficilement détectables.

Comment s’assurer de la qualité de vos échantillons de Desmodium ?

En prouvant la présence de Desmodium, l’absence d’autres espèces végétales, l’absence d’enrichissement et en vérifiant les quantités d’actifs revendiqués.