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Introduction

Le Ginkgo est un arbre qui existait il y a 200 millions d’années. On dit aujourd’hui qu’il est l’arbre le plus ancien du monde. Ses feuilles contiennent des teneurs très importantes en flavonoïdes avec notamment des hétérosides de la quercétine, du kaempférol et de l’isorhamnétine qui ont une activité antioxydante et sont plus particulièrement actifs au niveau de la rétine et du cerveau. Les feuilles contiennent également des lactones sesquiterpéniques (bilobalide) et diterpéniques (ginkgolides A, B, C, J) qui sont des inhibiteurs de la PAF (platelet activating factor). Cette propriété anti-PAF et celles des flavonoïdes pourrait expliquer les nombreuses propriétés du Ginkgo notamment en tant que vasorégulateur. En effet, le Ginkgo est connu pour améliorer la perméabilité capillaire et la circulation périphérique. Comme toutes les plantes d’intérêt commercialisées, le Ginkgo est une proie de choix pour les fraudeurs qui vont se révéler être très ingénieux pour contrefaire plus particulièrement les extraits secs.

Etude

Problematique

Les flavonoïdes que l’on retrouve dans le Ginkgo sont tous des dérivés de la quercétine, du kaempférol et de l’isorhamnétine. Ces aglycones se retrouvent fréquemment dans le règne végétal. Aussi, si le contrôle de l’identité de l’extrait sec de Ginkgo se fait exclusivement sur le profil polyphénolique, la fraude pourrait souvent ne pas être détectée.

Le test HPTLC/CCM de la Pharmacopée Européenne justement se base uniquement sur les substances polyphénoliques  en utilisant l’acide chlorogénique et la rutine en tant que substances de référence.

Cela signifie donc que si un fraudeur décide d’ajouter une autre source de flavonoïdes à un échantillon de Ginkgo, la falsification passera inaperçue par ce type de contrôle.

Analyse d´un echantillon client

Tous les échantillons de Ginkgo présentent la même proportion en dérivés hétérosidiques des trois aglycones cités plus haut (et cités sur le chromatogramme ci-contre) ce qui signifie que si une hydrolyse acide totale est réalisée sur un extrait sec de Ginkgo, on ne verra plus que les 3 aglycones (tous les hétérosides auront alors perdu leurs sucres et se retrouvent donc sous la forme de leurs génines respectives).

Si un ajout d’une autre source de flavonoïdes a été réalisée, soit d’autres aglycones peuvent être détectés, soit le ratio entre les 3 aglycones est significativement différent du ratio de 1/1/0.1 pour Q/K/I

  • Pour l’échantillon A: nous retrouvons bien seulement les 3 aglycones mais la quercétine est présente en plus grande quantité par rapport aux deux autres aglycones. Le ratio est ici plutôt de 4/1/0.1. Il y a bien du Ginkgo mais il a été ici dilué par 2 minimum avec ajout d’une source de quercétine qui provient très probablement d’un enrichissement par un extrait de boutons floraux de Sophora (Styphnolobium japonicum (L.) Schott)
  • Pour l’échantillon B: ici le profil des flavonoïdes est très différent. Il n’est pas possible de dire en l’état que l’échantillon contient bien du Ginkgo. En effet, d’autres flavonoïdes sont retrouvés et le ratio entre le kaempferol et l’isorhamnétine est significativement différent de ce qui est attendu montrant qu’il s’agit sûrement d’une autre espèce. En revanche, la quercétine est présente en très grande quantité ce qui pourrait laisser penser que l’extrait a, en plus, été enrichit par un extrait de boutons floraux de Styphnolobium japonicum (L.) Schott.

CONCLUSION

Réaliser un contrôle non adapté (en ne se basant que sur quelques critères) peut se révéler être bien plus pénalisant que de ne pas faire de contrôle.

Comment s’assurer de la qualité de vos échantillons de Ginkgo ?

En prouvant la présence de Ginkgo, l’absence d’une autre espèce végétale, l’absence de tous types d’enrichissements et en vérifiant les quantités d’actifs